Comprendre l'électronique par la simulation. par Serge Dusausay Espace lecteur plan du site
Article 23 |
Quelques informations supplémentaires des pages 139 à 144 du livre. |
![]() |
Cet article montre la théorie et les simulations d'un oscillateur. Ce complément montre ce qu'on obtient en faisant l'essai "sur table" de cet oscillateur. Est donné également par la suite un complément de théorie -bien utile pour certains- sur l'étude harmonique du circuit déphaseur. |
![]() | ||
Le montage oscille à 1 kHz | ||
20 us / carreau | haut : Voie 1 : 2 V / c | bas : Voie 2 : 1 V / c |
Interprétation : Annexe : Etude détaillée du circuit déphaseur Le triple circuit RC rencontré dans ce montage est parfois une source d'erreurs pour les étudiants, en ce qui concerne le calcul de la fonction de transfert et de sa réponse harmonique. Alors, puisqu'il m'est donné la possibilité d'intervenir dans le bon sens ... 1) La fonction de transfert N'EST PAS : 1/(1+jRCw)3 Cela sous-entendrait que les 3 cellules RC ne se perturbent pas entre elles... Dans notre schéma page 141, (le classique réseau avec 3 résistances identiques et 3 condensateurs identiques), il est absolument faux de raisonner avec 3 cellules identiques du premier ordre cascadées indépendantes. Remarque, pour mettre les points sur les i et les barres sur les t : cela serait éventuellement possible dans 2 cas : -cas n°1 : un montage suiveur intercalé entre la sortie de la cellule i et l'entrée de la cellule i+1, donc 2 montages suiveur au total. Ces amplis d'isolement assureraient, sur chaque cellule, une impédance d'entrée infinie, et une impédance de sortie nulle. -cas n°2 : des valeurs numériques aux composants choisies pertinement, comme par exemple: la première cellule présente R = 10 Ohm et C = 8,2 uF, la deuxième R = 1 kOhm et C = 82 nF, la troisième R = 100 kOhm et C = 820 pF. Ces valeurs numériques présentent le même produit RC à chaque étage (82 us), et des impédances telles qu'un étage i+1 ne perturbe quasiment pas l'étage i. Dans ces conditions, la mise en cascade peut se faire sans se préoccuper des impédances de charge. Mais ce réseau complet présente, à 1 kHz par exemple, une impédance d'entrée d'environ 21,8 Ohm et de sortie environ 218 kOhm, ce qui peut être une contrainte lors de sa mise en oeuvre dans son environnement. 2) Comment calculer la fonction de transfert : On peut établir les équations de mailles et de noeuds, ou réduire le schéma d'étage en étage en appliquant le théorème de Thevenin. Ces procédés de calcul, faisables aisément pour une double cellule (comme par exemple l'article 8 page 60), deviennent fastidieux pour une triple cellule. Il est plus rationnel de faire appel au calcul matriciel, en exploitant la matrice de chaîne, notée K. Parmi les nombreuses représentations de quadripole sous forme matricielle, la matrice de chaîne, est définie par : ![]() Les paramètres de cette matrice sont : ![]() Par exemple, une simple impédance série peut être décrite par : ![]() Ou, autre exemple, une impédance parallèle par : ![]() La mise en cascade de 2 quadripôles est équivalente à un quadripôle. La matrice K de ce quadripole équivalent est le produit des matrices K des 2 quadripôles. C'est la principale propriété de la matrice de chaîne: ![]() Exploitons cette propriété pour construire la matrice K du circuit RC : ![]() De même, le triple circuit RC : ![]() admet donc une matrice de chaine équivalente : ![]() qui est, d'après ce qui vient d'être écrit : ![]() On remarque que, à courant de sortie nul, la fonction de transfert (sous forme de Laplace) du réseau est l'inverse du coefficient K11. Dans le but de déterminer cette fonction de transfert, il n'est donc pas utile de calculer les 4 coefficients de la matrice K, mais seulement K11. Ce qui aboutit à : K11 = R3C3p3 + 5 R2C2p2 + 6 RCp + 1 La réponse en excitation sinusoïdale est obtenue en remplacant p par jw, ce qui est la relation L(jw) donnée en bas de la page 140 du livre. 3) Comment tracer la réponse harmonique : La réponse de L(jw) peut se représenter par les diagrammes de Bode : on détermine les expressions de module et phase et on trace point par point, la variable étant la fréquence ou la pulsation. Dans notre application, le plus important est le passage à - 180°, et de connaître la fréquence et l'atténuation correspondantes. Mais si l'on désire faire un tracé sur tout l'axe des fréquences, on peut s'aider par le tracé de branches asymptotiques intermédiaires. En effet, nous allons montrer que L(jw) peut être remplacée par une mise en facteur de 3 fonctions du premier ordre. Par simplicité d'écriture, reprenons le calcul par les transformées de Laplace. On cherche à résoudre : R3C3p3 + 5 R2C2p2 + 6 RCp + 1 = (1+t1p)(1+t2p)(1+t3p) En développant, on identifie terme à terme : t1t2t3 = R3C3 t1t2 + t1t3 + t2t3 = 5 R2C2 t1 + t2 + t3 = 6 RC Système qui aboutit à : t1 = 0,308 RC t2 = 0,643 RC t3 = 5,048 RC Il est donc possible de tracer la réponse harmonique de L(jw) à l'aide des tracés asymptotiques de 1/(1+jwt1), 1/(1+jwt2), 1/(1+jwt3) et ce, en module et phase. L'application numérique donne 3 pulsations de cassure : 1/t1 = 8424 rad/s 1/t2 = 4035 rad/s 1/t3 = 514 rad/s soit des fréquences de cassure de 1340 Hz, 642 Hz et 82 Hz respectivement. La réponse harmonique est donc (tracée ici "à la main"): Remarques : - Sur la courbe de 20 log {module}, il a été placé 2 axes horizontaux : pulsation et pulsation réduite. - Sur la courbe de phase, il a été placé l'axe des fréquences, en regard direct des pulsations de la courbe du module. - Le tracé des courbes réelles est grandement aidé par celui des asymptotes intermédiaires. ![]() Interprétation : - Le circuit déphaseur présente un plateau 0 dB en très basse fréquence : l'analyse du schéma (où le montage est alors équivalent à 3 R sans courant les traversant), ainsi que l'examen de la fonction de transfert (L(jw) tend vers 1 quand w tend vers 0) le confirment. - En très haute fréquence, on trouve une pente asymptotique du troisième ordre, ce qui cohérent avec le schéma. D'ailleurs avec w tendant vers l'infini, L(jw) est équivalent à 1/(RCjw)3. Cette expression montre que l'extrapolation de l'asymptote à - 60 dB/décade passe par 1/(2 pi RC). - Le calcul (page 141) montre que la phase passe par - 180 ° à la pulsation 2,45/RC. A cette pulsation le réseau atténue d'un coeffecient de 29, soit une chute de gain de 29,24 dB. On retrouve ces valeurs sur le tracé. Bien entendu, il est plus rapide de tracer L(jw) par un moyen plus moderne, comme la simulation Pspice. En page 142 du livre, est présentée la réponse harmonique (module et phase) de l'association ampli + réseau déphaseur. |
fin de l'article 23
lire le courrier des lecteurs sur cet article